À ceux qui traînent
Le dernier regard en arrière
Celui qui salue l'horizon
Et le quitte
À ceux qui traînent
Le dernier regard en arrière
Celui qui salue l'horizon
Et le quitte
Le Soleil est tombé
De mes bras je le relève
Je m'y brûle il ne voit pas
Dans mes bras il remonte
Que serai-je ensuite ?
Poussière sur un rayon
Le conteur a plongé
Sous un ciel trop lourd
Alors, très lentement,
Ses histoires s'effeuillent
Une mousse de bouts de mots,
De l'écume,
le vent et l'eau,
La brume
Épuisés, ils demanderont la nuit
Et la perte du temps
Le Soleil banni
N'aura plus que moi
Rayon chantant
J'aurai sa voix
Fiers assassins
D'un jour de trop
Les visages aux fenêtres
Agglomérés sur tous les murs
D'un geste, tous aux ordures.
Les phrases perdues
D'avoir voulu
Tordre les mots
Les essorer
Pour qu'ils parlent
Les mots qui, pour une fois,
Voulaient ne rien dire
Nuitée sauvage
Les ailerons galopaient
Nous étions évasifs
Et acaparés
Ventre à terre sur les grandes plaines
Unis comme les doigts d'un poing serré
Et tu me dis que tu ne te souviens pas...
Ils étaient cent vingt rochers
Qui attendaient en haut
Le jour de la chute
Grand spectacle
Il y avait du monde
Maintenant, posés en bas
Les morceaux
Se laissent admirer
Vous êtes nombreux, les visages
Des rires démesurés
Regards d'ibis furieux
Les cheveux aux néons
Des étincelles
Et moi, les yeux sauvagement ouverts
Je vous absorbe tous
La mémoire
La mémoire
La mémoire
Alors, ce soir
Pas de crissement dur
Pas d'épaisse morsure
Je poserai ma tête
Le long d'une autre tête
Et nous dormirons
Le verbe sensible...
Un texte par jour.